Avis au lecteur. Nous avions
annoncé ce message comme « la Nuit étoilée ou la vision d’un peintre malade
et astronome. » Le présent message traitera uniquement l’abord
médical de « la nuit étoilée ». Nous donnerons ensuite une
interprétation non médicale, mais tout aussi intéressante de la toile qui
feront intervenir des notions d’astronomie.
PM la bibliographie générale sera dans le prochain message.
La Nuit étoilée 1888 |
Vincent
van Gogh dans la « Nuit étoilée » a montré sa manière
de peindre. Si on veut retenir cette interprétation comme la seule valable, il
faut admettre que cette œuvre de Vincent était celle, d’un homme normal, donc d’un
peintre non malade. Pourtant, on sait et on ne peut s’empêcher d’y penser que,
van Gogh nous dit-on était « fou ». La question qui se pose alors est
de savoir dans quelle mesure il n’aurait pas subi l’influence de sa maladie en réalisant sa toile. Il
s’agit d’une autre approche de « La
Nuit étoilée » et elle n’est pas la seule puisque nous parlerons
d’astronomie la fois prochaine..
Van
Gogh malade
Ce n’est un secret pour personne
Vincent van Gogh était un malade. Mais de quelle maladie s’agissait-il ?
On le disait fou, atteint d’une maladie mentale prise parfois pour de la
schizophrénie. Des dizaines de psychiatres et médecins avaient examinés Vincent
et la liste des diagnostics posés est ahurissante, pas moins de cent-cinquante.
Sa maladie était désignée comme étant faite de
« crises psychotiques » ce qui était loin de bien l’identifier.
Toutefois le Dr Rey qui avait reçu Vincent lors de son internement à Saint Rémy
de Provence avait pour la première fois parlé d’épilepsie. Il n’avait
pas individualisé ou insisté sur les troubles psychiatriques accompagnant pratiquement
toujours le « mal sacré » des anciens. Vincent aurait donc eu deux maladies :
une épilepsie et des troubles psychiatriques principalement des troubles du
comportement. On sait aujourd’hui que ces deux états n’en font qu’un.
L’épilepsie de Vincent était une forme
larvée et non généralisée de la maladie. La confirmation ressort de
l’absence : de convulsions, morsures de la langue ni semble t-il de
pertes d’urines, signes importants de l’épilepsie commune généralisée.
L’épilepsie en cause s’accompagnait par contre d’un certain nombre de manifestations
qui auraient du permettre d’identifier l’épilepsie
temporale, une des formes
cliniques de l’épilepsie localisée. Ce diagnostic est important car les études
modernes de la physiopathologie du cerveau rendent plausible une
influence de la maladie, dès lors que son siège est temporal, sur l’expression
picturale de van Gogh. Grâce à la tomographie à positrons, qui peut afficher
une structure quasi moléculaire du cerveau, on connait les liens de la
zone temporale avec d’autres structures. Le lobe temporal est connecté avec les
zones sensorielles et avec les zones encéphaliques régissant émotion et
sensation. On peut admettre que la stimulation de la zone temporale, par un
foyer épileptogène par exemple, peut imprégner une œuvre (picturale, musicale,
littéraire) par une activité sensoriale exagérée et cela à deux niveaux :
Celui d’une
hyper-réceptivité sensorielle (1)
Celui de son expression
picturale (2)
(1) Van Gogh avait une hyper-réceptivité qu’il
définissait par les termes « impressionnables » ou « sensitifs » :
« Je suis impressionnable » ou
« la maladie me rend fort sensitif »
Par
ces termes il évoquait ses états psychotiques. Or les données acquises de la physiologie
du cerveau établissent des liens entre le psychique et le somatique entre
l’émotionnel et le rationnel entre le sensoriel et la biologie. En conséquence
les états psychotiques, soit hyper-réceptivité sensorielle de Vincent, ne
peuvent être dissociés de l’aspect créatif ou expressif de sa peinture.
(2)
L’activité sensoriale exagérée peut se retrouver voir expliquer son expression picturale. La vigueur de ses
traits, la palette de couleurs vives, le
besoin d’utiliser des couleurs complémentaires, la violence des touches
ne sont que des stigmates de son tourment intérieur de son angoisse d’infini.
Vincent comme tout autre artiste exprime son tempérament dans l’art et, la
maladie l’a exalté davantage qu’elle ne l’a altéré.
« Sa folie artistique dont il se dit atteint
jusqu’à la moelle, il la soigne par la peinture. »
Dans la Nuit étoilée, de Vincent on
trouve une confirmation de son tourment intérieur et de son expression
picturale comme témoins de la maladie.
1)
Le ciel tourmenté de van Gogh avec
les forces puissantes d’une nature divinisée, un firmament intense, des étoiles
qui brillent, les spirales de nuages qui tourbillonnent, est une représentation
céleste que l’on peut considérer comme le témoin d’un tourment intérieur
ressenti par le peintre lors des crises psychotiques qui ont jalonnées et
empoisonnées sa vie. Ces crises s’accordent bien avec les nuages tourbillonnants
en spirales véritable témoin pictural de son « mal être ». Ajoutons
qu’en l’absence d’une certitude sur l’origine des crises, on a pu invoquer l’épilepsie comme facteur déterminant
de sa peinture dans la Nuit étoilée. Un
diagnostic d’autant plus intéressant qu’il orientait sur une consommation
exagérée d’absinthe. Cette boisson
alcoolisée, produite à partir d’une plante la grande absinthe (Artemisia absinthium) contient de la Thuyone un composant terpénique jadis
réputé épileptogène sur la base d’expériences douteuses. Il est admis de
nos jours que pour atteindre une dose toxique de thuyone, il aurait fallu boire
pas moins de cinq litres d’absinthe le même jour !
2) Dans le ciel tourmenté de van Gogh apparait une
couleur jaune intense et répétitive. On explique ce fait non pas par une
représentation voulue de la lumière, mais comme une conséquence de la prise
d’un médicament la digitaline ordonnée par le Docteur Gachet pour
traiter les crises de van Gogh. En effet cette substance provoque, en cas de
surdosage, un trouble de la vision des couleurs (une dyschromatopsie) avec vision
en jaune (xanthopsie). Cela pourrait
donc expliquer une sensibilité à la lumière chez van Gogh et les halos jaunes
que l’on voit autour des sources de lumière. Ce phénomène retrouvé dans de
nombreuses autres toiles nocturnes n’aurait
donc rien à voir avec une quelconque folie. Par ailleurs van Gogh était capable d’ingérer,
toute sorte de substances non-nutritives
plusieurs semaines durant. Cette maladie à comportement bizarre porte le
nom de Pica. Dans ce cadre, la térébenthine qu’il utilisait pour
nettoyer ses pinceaux, et qu’il buvait quand il était privé d’absinthe, devait le
conduire pour calmer les troubles digestifs occasionnés, à prendre de la santonine
qui elle aussi était reconnue pour provoquer une xanthopsie.
je peins et j'écris, et suis bipolaire.
RépondreSupprimervoici mon site :
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