- les séjours à l’hôpital de Papeete se suivent ;
- en avril 1897, il apprend, le 12 janvier 1897par une lettre de sa femme Mette Gad, trois mois après, la mort de sa fille Aline, la préférée de ses cinq enfants,
- les débiteurs de Gauguin dont il attend de l’argent concernant une série de toiles envoyées en France, l’oublient, notamment le marchand Ambroise Vollard ;
- il doit, pour cause de succession, abandonner le terrain et la villa que lui même avait construite.
Cette série
de malheurs allaient aggraver une dépression toujours présente à l'état latent. Alors
il n’a qu’une idée en tête celle de mourir.
Mais avant il veut laisser un testament pictural et spirituel guidé par
l’inspiration du désespoir. Une toile dans laquelle il va résumer ses pensées,
la synthèse de sa peinture et de sa vision du monde. Cette toile :
D'où venons-nous? Que
sommes-nous? Où allons-nous ?
Il la réalise en novembre 1897. Le tableau est
conçu comme un ultime testament, un sommet monumental de son évolution
personnelle et artistique. Il est conçue comme une fresque. Gauguin présente
plusieurs groupes de personnages selon les différentes étapes de la destinée
humaine :
- A droite près d’un bébé endormi, trois jeunes filles à l’air songeur sont assises;
- Derrière elles, deux femmes en robe pourpre discutent sous le regard d’un homme massif qui a la main derrière la tête;
- Au centre, représentant le milieu de la vie, un homme cueille un fruit;
- Au fond une idole veille sur un enfant entouré de deux chats et une chèvre et sur une femme vêtue d’un pagne;
- A l’extrême gauche une vieille femme recroquevillée semble attendre la mort auprès d’un oiseau blanc tenant dans ses pattes un lézard image « de l’inutilité des vaines paroles »
Ce tableau est une véritable fresque peinte de couleurs
orangées avec un fond bleuté du tableau d’où se détachent végétation, oiseaux,
ciel et montagne. Il semble bien que Gauguin est atteint, ici, son but et il le
dit lui-même : « ... Je crois que non seulement cette toile
dépasse en valeur toutes les précédentes, mais encore que je n’en ferai jamais
une meilleure ni une semblable. J’y ai mis là avant de mourir toute mon
énergie... »
Au moment
où il vient de terminer son tableau, le bateau arrivant de France le 30
décembre 1898, ne lui apporte aucune nouvelle et pas plus d'argent. Alors il
sait qu'il va se suicider. Le soir du Nouvel an 1898, il s'avance sur le
sentier qui mène aux collines ... Paul a glissé dans sa poche une boîte
contenant de l'Arsenic... Arrivé
au sommet il se laisse tomber dans les fougères et avale le produit. Gauguin en
a pris une trop forte dose, il se met à
vomir, est pris d'étourdissements en même temps que son cœur bat à se rompre. Il souffre affreusement mais
il est toujours vivant. A l'aube il redescend et se résigne à vivre.
Vous l’avez
compris ce tableau, si cette toile résume les pensées et la vision du monde par Gauguin,
il n’est en aucun cas l’image directe de l’impact sur son œuvre de son état de
santé. Le thème a été choisi par le peintre, sa réalisation reste classique et
dans le cadre de sa peinture « tahitienne ». Il n’est n’en est pas
moins vrai, que la dépression est une maladie et c’est elle qui a inspirée le
tableau.
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