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25 janvier 2013

La Nuit étoilée d’un peintre malade.


Avis au lecteur. Nous avions annoncé ce message comme « la Nuit étoilée ou la vision d’un peintre malade et  astronome. »  Le présent message traitera uniquement l’abord médical de « la nuit étoilée ». Nous donnerons ensuite une interprétation non médicale, mais tout aussi intéressante de la toile qui feront intervenir des notions d’astronomie. PM la bibliographie générale sera dans le prochain message.

La Nuit étoilée 1888
Vincent van Gogh dans la « Nuit étoilée »  a montré sa manière de peindre. Si on veut retenir cette interprétation comme la seule valable, il faut admettre que cette œuvre de Vincent était celle, d’un homme normal, donc d’un peintre non malade. Pourtant, on sait et on ne peut s’empêcher d’y penser que, van Gogh nous dit-on était « fou ». La question qui se pose alors est de savoir dans quelle mesure il n’aurait pas subi l’influence de sa maladie en réalisant sa toile. Il s’agit d’une autre approche de « La Nuit étoilée » et elle n’est pas la seule puisque nous parlerons d’astronomie la fois prochaine..
Van Gogh malade
         Ce n’est un secret pour personne Vincent van Gogh était un malade. Mais de quelle maladie s’agissait-il ? On le disait fou, atteint d’une maladie mentale prise parfois pour de la schizophrénie. Des dizaines de psychiatres et médecins avaient examinés Vincent et la liste des diagnostics posés est ahurissante, pas moins de cent-cinquante.
          Sa maladie était désignée comme étant faite de « crises psychotiques » ce qui était loin de bien l’identifier. Toutefois le Dr Rey qui avait reçu Vincent lors de son internement à Saint Rémy de Provence avait pour la première fois parlé d’épilepsie. Il n’avait pas individualisé ou insisté sur les troubles psychiatriques accompagnant pratiquement toujours le « mal sacré » des anciens.  Vincent aurait donc eu deux maladies : une épilepsie et des troubles psychiatriques principalement des troubles du comportement. On sait aujourd’hui que ces deux états n’en font qu’un.       
         L’épilepsie de Vincent était une forme larvée et non généralisée de la maladie. La confirmation ressort de l’absence : de convulsions, morsures de la langue ni semble t-il de pertes d’urines, signes importants de l’épilepsie commune généralisée. L’épilepsie en cause s’accompagnait par contre d’un certain nombre de manifestations qui auraient  du permettre d’identifier l’épilepsie temporale, une des formes cliniques de l’épilepsie localisée. Ce diagnostic est important car les études modernes de la physiopathologie du cerveau rendent plausible une influence de la maladie, dès lors que son siège est temporal, sur l’expression picturale de van Gogh. Grâce à la tomographie à positrons, qui peut afficher une structure quasi moléculaire du cerveau, on connait les liens de la zone temporale avec d’autres structures. Le lobe temporal est connecté avec les zones sensorielles et avec les zones encéphaliques régissant émotion et sensation. On peut admettre que la stimulation de la zone temporale, par un foyer épileptogène par exemple, peut imprégner une œuvre (picturale, musicale, littéraire) par une activité sensoriale exagérée et cela à deux niveaux :
                   Celui d’une hyper-réceptivité sensorielle (1)
                   Celui de son expression picturale (2)
              (1)  Van Gogh avait une hyper-réceptivité qu’il définissait par les termes « impressionnables » ou « sensitifs » :
« Je suis impressionnable » ou « la maladie me rend fort sensitif »
Par ces termes il évoquait ses états psychotiques. Or les données acquises de la physiologie du cerveau établissent des liens entre le psychique et le somatique entre l’émotionnel et le rationnel entre le sensoriel et la biologie. En conséquence les états psychotiques, soit hyper-réceptivité sensorielle de Vincent, ne peuvent être dissociés de l’aspect créatif ou expressif de sa peinture.
              (2)   L’activité sensoriale exagérée peut se retrouver voir expliquer  son expression picturale. La vigueur de ses traits, la palette de couleurs vives, le  besoin d’utiliser des couleurs complémentaires, la violence des touches ne sont que des stigmates de son tourment intérieur de son angoisse d’infini. Vincent comme tout autre artiste exprime son tempérament dans l’art et, la maladie l’a exalté davantage qu’elle ne l’a altéré.
« Sa folie artistique dont il se dit atteint jusqu’à la moelle, il la soigne par la peinture. »
          Dans la Nuit étoilée, de Vincent on  trouve une confirmation de son tourment intérieur et de son expression picturale comme témoins de la maladie.
1) Le ciel tourmenté  de van Gogh avec les forces puissantes d’une nature divinisée, un firmament intense, des étoiles qui brillent, les spirales de nuages qui tourbillonnent, est une représentation céleste que l’on peut considérer comme le témoin d’un tourment intérieur ressenti par le peintre lors des crises psychotiques qui ont jalonnées et empoisonnées sa vie. Ces crises s’accordent bien avec les nuages tourbillonnants en spirales véritable témoin pictural de son « mal être ». Ajoutons qu’en l’absence d’une certitude sur l’origine des crises, on a pu invoquer l’épilepsie comme facteur déterminant de sa peinture dans la Nuit étoilée. Un diagnostic d’autant plus intéressant qu’il orientait sur une consommation exagérée d’absinthe. Cette boisson alcoolisée, produite à partir d’une plante la grande absinthe (Artemisia absinthium) contient de la Thuyone un composant terpénique jadis réputé épileptogène sur la base d’expériences douteuses. Il est admis de nos jours que pour atteindre une dose toxique de thuyone, il aurait fallu boire pas moins de cinq litres d’absinthe le même jour !
2)  Dans le ciel tourmenté de van Gogh apparait une couleur jaune intense et répétitive. On explique ce fait non pas par une représentation voulue de la lumière, mais comme une conséquence de la prise d’un médicament la digitaline ordonnée par le Docteur Gachet pour traiter les crises de van Gogh. En effet cette substance provoque, en cas de surdosage, un trouble de la vision des couleurs (une dyschromatopsie) avec vision en jaune (xanthopsie). Cela pourrait donc expliquer une sensibilité à la lumière chez van Gogh et les halos jaunes que l’on voit autour des sources de lumière. Ce phénomène retrouvé dans de nombreuses autres toiles nocturnes n’aurait donc rien à voir avec une quelconque folie.  Par ailleurs van Gogh était capable d’ingérer, toute sorte de substances non-nutritives plusieurs semaines durant. Cette maladie à comportement bizarre porte le nom de Pica. Dans ce cadre, la térébenthine qu’il utilisait pour nettoyer ses pinceaux, et qu’il buvait quand il était privé d’absinthe, devait le conduire pour calmer les troubles digestifs occasionnés, à prendre de la santonine qui elle aussi était reconnue pour provoquer une xanthopsie.

1 commentaire:

  1. je peins et j'écris, et suis bipolaire.
    voici mon site :
    http://psychose-maniaco-depression.blog4ever.com/

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