Translate

Rechercher dans ce blog

22 mars 2013

L’inspiration de Frida Kahlo : son enfance (la nourrice).

Frida Kahlo (1907-1954)
Magdalena Frida Carmen est née dans la « Maison Bleue » actuel musée Frida Kahlo, au milieu d’un quartier où habite la petite bourgeoisie, Coyoacán au sud de Mexico. C’est la troisième des quatre filles de Matilde et Guillermo Kahlo. Après une enfance pas trop heureuse, elle est venue à la peinture à la suite d’un grave accident qui l’avait immobilisée au lit de nombreux mois. Encouragée dans cette voie par le peintre muraliste, communiste Diego Rivera, l’œuvre de Frida Kahlo va être étroitement liée à sa vie qui comportera d’autres ennuis : fausses couches, port d’un corset orthopédique rigide, plusieurs interventions chirurgicales de la colonne vertébrale. Partie prenante  dans la tradition et les coutumes mexicaines, convertie au communisme par son mari, son œuvre toute entière  s’en inspire tant pour les scènes de genre que pour ses autoportraits qui constituent plus  de la moitié de sa production picturale.

Documents consultés.
Bartolena Simona - Femmes artistes, de la Renaissance au XXIè siècle, Gallimard 2003
Cortanze de Gérard – Frida Kahlo la beauté terrible, Albin Michel 2011
Frida Kahlo - Le journal de Frida Kahlo "introduction" Carlos Fuentes, Chène 1995
Fondation Pierre Gianalda - Diego Rivera et Frida Kahlo, exposition Martigny 1998        
Kettemann Andrea – Frida Kahlo (1907 – 1954), Souffrance et passion, 1992 Taschen
Prignitz-Poala Helga - Frida KLahlo, Gallimard, 2003



         

          L’enfance de Frida Kahlo n’a pas été très heureuse. Deux évènements l’ont profondément marquée : un allaitement par une nourrice alcoolique (présent article) et une maladie, la poliomyélite (prochain article).



          Mathilde, la mère de Frida a dû recourir à l’aide d’une nourrice semble t-il pour deux raisons.
Selon la première, Frida a été conçue peu de temps après la mort du seul fils de ses parents. La mère éplorée tomba enceinte de suite pour remplacer inconsciemment cet enfant perdu, par un autre, mais ce fut une fille ! Peu de temps après la naissance de Frida, sa mère fit une grave dépression et des crises épileptiformes, comme celles qui, régulièrement frappaient Guillermo le père. Mathilde se trouva alors dans l’incapacité d’allaiter et de s’occuper de sa fille qu’elle confia à une nourrice indienne.
Pour la seconde c’est de suite après la naissance de Frida, que sa mère tomba enceinte, d’où une interruption de la montée de lait. Elle dut en conséquence avoir recours à une nourrice indienne.

Bien après la période où elle avait donné le sein, un alcoolisme fut reconnu chez cette nourrice. De là à penser que l’allaitement de Frida Kahlo a été plus fragilisant que nourrissant, il n’y a qu’un pas, quand bien même que l'on ne sache pas exactement la durée exacte de cet allaitement.

Cette période de son enfance resta une hantise chez Frida Kahlo. Ce sera d’ailleurs un support fréquemment retrouvé dans son œuvre. Il en est ainsi  dans « Ma Nourrice et Moi ou Je Tète », une toile qui exprime un souvenir marquant de son enfance  avec un langage pictural qui lui est propre.
 


Ma nourrice et moi ou je tête
La nourrice est là, sans geste d’affection, le visage caché par un masque, ce qui lui donne l’apparence d’une morte car au Mexique de tels masques sont portés pour les funérailles.  Frida se représente quand à elle, avec un visage d’adulte même si son corps est celui d’un enfant. Elle ne prête aucune attention au sein gauche engorgé. Détournant son regard, ses lèvres ne touchent même pas le mamelon. A l’arrière plan du tableau un ciel nuageux laisse apparaître des gouttelettes laiteuses rappelant le lait de la nourrice. Frida et sa nourrice sont entourées d’une végétation avec notamment une feuille de datura (sur la droite), plante connue pour provoquer euphorie et hallucinations ce qui n’est pas sans rappeler ce que produit l’état d’ivresse alcoolique. Frida avait joué de malchance au départ de sa vie. Elle voulait vivre. Elle traduit cette volonté de survie par l’image symbolique d’une chenille qui donne naissance à un papillon symbole de la mort et de la renaissance.

   










         

  



 
 

1 commentaire: