Annonce. En raison de la crise sanitaire et l'impossibilité de présenter mes conférences j’ai décidé d’utiliser mon blog pour présenter, sous forme d'articles, le sujet de quelques-unes d'entre elles dont le thème général est l'Histoire de l'art dont l'impressionnisme.
Pour démarrer ce cycle, je propose le « Café Guerbois berceau de l’Impressionnisme » Le développement est suffisamment important pour le scinder en trois parties qui seront publiées séparément.
Part 1 Généralités et mise en place du Café Guerbois.
Part 2 Discussions sur des thèmes picturaux.
Part 3 Discussions sur des thèmes généraux.
Part 1 : Généralités et mise en place du Café Guerbois.
La relation entre le café Guerbois (figure 1) et l’Impressionnisme n’est pas
évidente pour qui ne s’intéresse pas à ce mouvement pictural du XIX e siècle.
Longtemps avant que le mouvement impressionniste ne s’ébauche, Edouard Manet (figure 2)
fig 3
Au début des années 1860, le Café Guerbois était donc le lieu de ralliement d’un groupe de jeunes artistes unis par le désir commun de dépasser la stagnation de l’art contemporain avec de nouvelles solutions : stylistiques, techniques, thématiques, mises en œuvre en plein air, refusant les sujets Historiques Fantastiques Romantiques de la peinture académique tout en s’attachant alors à la restitution objective de l’environnement naturel et social. Ils voulaient privilégier le Paysage pur ou, accompagnant des scènes de la vie contemporaine (travail, loisirs, chemin de fer (Le train de Bedford Parl 1897 Camille Pissarro) (figure 5)
Avec enthousiasme et obstination Zola avait embrassé la cause de Manet et des
autres. Tous ces peintres et écrivains se rencontraient à Guerbois
en bonne intelligence. Le fait que des peintres se faisaient
romanciers comme Delacroix et que, pour devenir écrivain, il
fallait d’abord être journaliste et critique d’art (Zola,
Mallarmé), expliquait cette parfaite entente.
Avant
même de pouvoir débattre sur les balbutiements de la peinture
impressionniste, les peintres des Batignolles allaient tirer un trait
sur ce qu’ils refusaient : l’académie
et « sa » Peinture
d’Histoire. De véritables
débats s’engagés car en ce début d’existence commune, il ne
pouvait y avoir de consensus. Certains ne pouvaient pas concevoir le
rejet de la Peinture d’Histoire comme Edgar Degas. Cézanne,
Renoir
également, d’autres les plus nombreux ne voulaient plus entendre
parler de ce genre en peinture (Monet, Sisley etc.) et prêchaient à
haute voix leur adhésion à la Nature.
A ce titre, ils s’en prenaient moins aux Maîtres du Louvre dont
ils copiaient généralement les œuvres qu’aux Maîtres
enseignants dans un atelier (Thomas
Couture, Charles Gleyre) vis-à-vis
desquels ils manifestaient directement leur mécontentement. Ainsi
Edouard Manet après une critique orale de Thomas Couture, lui
répondit « Je peins ce
que je vois et non pas ce que l’on veut me faire voir. »
Renoir
répondit à Charles Gleyre qui considérait qu’il faisait de la
peinture pour s’amuser : « Si
ce n’était pas pour m’amuser, je vous prie de croire que j’e
n’en ferai point »
Manet
avait une attitude plus ambiguë sur le sujet. Sa peinture d’Histoire
se rapportait à des faits d’actualité et dans le cas de
« L’exécution de
l’Empereur Maximilien » sa
toile avait été inspirée et réalisée comme une sévère critique
adressée indirectement à Napoléon III,
Au milieu du XIXe siècle la carrière de l’artiste était donc décidée par l’Etat. Le salon était l'événement de la vie de l’artiste puisque, c’est là seulement qu’il pouvait se faire remarquer du public. Pour ces peintres, être admis au Salon n’était pas qu’une affaire de principe mais une nécessité pour rencontrer le public en vue de pouvoir vendre des tableaux et ainsi pouvoir faire vivre une famille. La succession des refus, au fil des ans, les amènera à créer une association d’artistes peintre pour programmer une Exposition Indépendante en dehors du Salon. La première du genre (figure 8) aura lieu en avril 1874 dans les ateliers du photographe Félix Nadar.
Première exposition des Impressionnistes dans les ateliers du photographe Nadar
Les Références bibliographies de la conférence et donc de l'article ont été données dans les articles de ce Blog concertant principalement l'Impressionnisme. Il faut ajouter le livre de Claude Jeancolas Le groupe des Batignolles 2014 aux éditions FVW.
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